18 février 2021 | Willy Fautré | Freedom of Religion and Belief

Le 25 février, Saïd Djabelkhir, un expert algérien en soufisme, a comparu devant un tribunal de Sidi M’hemed (Alger) pour avoir prétendument insulté l’Islam.

Le tribunal a accepté de recevoir une plainte déposée contre lui par un professeur de l’université de Sidi Bel Abbes, Abderezzak Bouidjra, ainsi que par un groupe de musulmans conservateurs rigoristes. L’accusation est “le mépris de l’Islam, la violation et la moquerie des hadiths authentiques de la Sunna du Prophète Muhammad, le pilier du Hajj (pèlerinage) et le sacrifice rituel des moutons de l’Aïd”, selon AsiaNews.

Le plaignant ainsi que ses avocats reprochent à l’érudit de soumettre l’islam à la “remise en cause de la raison”.

Le controversé chercheur algérien est très actif sur les médias sociaux et est régulièrement interviewé par les médias nationaux. En 2019, pendant le Ramadan, il a déclaré sur la chaîne de télévision El Bilad qu’au moment du Prophète, le jeûne n’était pas une obligation et que ses adeptes ne jeûnaient pas tous. Il a ensuite été diffamé sur les médias sociaux et menacé de mort.

Les questions de blasphème, d’offense aux sentiments religieux ou d’incitation à la haine religieuse, d’insulte ou de moquerie à l’égard d’une religion sont des concepts qui sont inscrits dans les lois d’un certain nombre de pays. Ces accusations sont souvent instrumentalisées pour divers intérêts lorsqu’elles sont portées devant les tribunaux.

La liberté de pensée et d’expression ou les conflits théologiques au sein d’une religion doivent être exclusivement réglementés selon les règles internes de la religion et non par le droit civil. Si une telle liberté est réprimée par les lois nationales, cette ingérence de l’État conduit à une certaine forme d’inquisition religieuse de l’État et à un certain degré de théocratie. Le pluralisme des opinions religieuses et la dissidence religieuse font partie intégrante des normes internationales de liberté de religion ou de conviction.