15 juin 2033 | ADF International
L’ancien envoyé spécial pour la liberté de religion ou de conviction en dehors de l’UE, le Dr Ján Figeľ, a saisi la Cour européenne des droits de l’homme pour contester les restrictions de la Covid de 2021 sur les cultes publics en Slovaquie. La Cour a officiellement communiqué l’affaire en notifiant la requête au gouvernement slovaque et en exigeant une réponse. Cette affaire est donc l’une des premières dans lesquelles la plus haute juridiction européenne en matière de droits de l’homme examine l’impact des restrictions Covid sur la liberté de religion en Europe.
En février 2021, la République slovaque a prolongé les restrictions liées à Covid, interdisant les événements culturels, sociaux et sportifs ainsi que les services religieux. Des exceptions ont été faites uniquement pour les baptêmes et les mariages réunissant jusqu’à six personnes. L’interdiction des cultes communautaires pour toutes les religions n’était pas conforme à la Constitution slovaque et aux droits fondamentaux, affirme M. Figeľ.
Figeľ : « Les interdictions de culte constituent une atteinte disproportionnée au droit à la liberté de religion »
« La liberté religieuse, en tant que droit humain fondamental, doit bénéficier du plus haut niveau de protection. Chacun a le droit de vivre selon ses convictions. Interdire aux gens de le faire est profondément illibéral et non démocratique. Les interdictions de culte constituent une atteinte injuste et disproportionnée au droit à la liberté religieuse, comme en témoignent la flexibilité et l’ouverture nettement plus grandes ailleurs en Europe.
Des décisions judiciaires nationales dans toute l’Europe (par exemple en Allemagne et en France) ont montré que les interdictions de culte constituent des violations de la liberté de religion », a déclaré M. Figeľ. L’ancienne envoyée spéciale est soutenue par ADF International, une organisation de défense des droits qui agit en tant que co-conseil dans l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme.
M. Figeľ a ajouté : « En tant qu’envoyé spécial, il m’est apparu évident que l’UE ne peut pas faire progresser de manière crédible la liberté religieuse dans le monde si ses États membres ne respectent pas les libertés fondamentales chez eux. »
L’organisation de défense des droits de l’homme ADF International soutient Figel en tant que co-conseiller
« Nous nous engageons à soutenir le Dr. Ján Figeľ et sa défense de la liberté religieuse. Le cadre juridique international est très clair en ce qui concerne la protection de ce droit, qui bénéficie à tout le monde, qu’il s’agisse de personnes croyantes ou non. Les libertés fondamentales s’appliquent à tous et, en temps de crise, elles doivent être protégées plutôt qu’affaiblies », a déclaré Adina Portaru, conseillère principale de l’ADF International.
« Chacun doit pouvoir vivre sa foi et, pour beaucoup, le culte communautaire en fait partie intégrante. C’est pourquoi le droit international protège explicitement le culte communautaire en tant qu’aspect essentiel de la liberté religieuse », a ajouté M. Portaru.
Contexte juridique : les critères de restriction ne sont pas remplis
La Convention européenne des droits de l’homme et la Constitution de la République slovaque protègent toutes deux la liberté de religion comme un droit fondamental. La CEDH inclut explicitement la « liberté d’exprimer sa religion ou ses convictions, seul ou en commun avec d’autres, en public ou au cours de … cérémonies » (article 9 de la CEDH). (Article 9 de la CEDH)
Les États ne peuvent restreindre la liberté de religion de leurs citoyens que dans de rares cas. Les exceptions doivent répondre à des critères stricts : il doit y avoir une base juridique, la mesure doit poursuivre un but légitime et doit être nécessaire pour atteindre ce but. Aucun de ces trois critères n’a été rempli, affirme M. Figeľ dans sa requête auprès de la Cour européenne des droits de l’homme. L’interdiction de pratiquer le culte en Slovaquie n’avait pas de base juridique claire.
« Il est fallacieux d’opposer la liberté religieuse à la sécurité alors que les deux peuvent fonctionner en harmonie. Le culte communautaire est un élément essentiel qui permet à de nombreuses personnes de traverser les périodes de crise, et il peut être pratiqué en toute sécurité et avec prudence, dans le respect des restrictions nécessaires et équilibrées », a déclaré M. Portaru.
La contestation de M. Figeľ a été soutenue par une coalition de la société civile composée de divers représentants des arts, de l’université et de la politique, de différentes confessions. Des évêques et des chefs religieux ont également salué son action.
ADF International est intervenu dans le monde entier dans des affaires concernant des interdictions de culte et des violations de la liberté religieuse dans le contexte des restrictions Covid. En Ouganda, le groupe a soutenu une coalition de chrétiens et de musulmans qui contestaient une interdiction discriminatoire des rassemblements religieux. En outre, l’ADF International a mené des actions de plaidoyer pour aider à ouvrir des églises au culte en Irlande, en Écosse et en Suisse.
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