5 octobre 2022 | Evangeliques.info
Le 3 septembre, au constat que leurs voix n’étaient pas entendues dans le cadre de questions sociopolitiques négligées, l’Église catholique a annoncé son retrait du dialogue national, suivie de près par l’Église protestante. Une démarche que le chef de l’État tchadien, Mahamat Idriss Déby, a qualifié de « dangereuse » le 10 septembre. Selon le président, « c’est ce genre de choses qui ont conduit à la guerre civile de 1979 », qui a opposé différents mouvements armés aux forces tchadiennes, avant qu’ils ne s’entre-déchirent entre eux jusqu’en 1982.
« Ce sont des hommes de Dieu. Nous sommes dans une République laïque. Leur rôle n’est pas de faire de la politique, [mais] de nous guider, de nous conseiller », a-t-il déclaré, relayé par la Croix Africa. « Ce qui est en train de se faire est très dangereux ».
« Le rôle de l’Église n’est pas de venir applaudir le gouvernement »
Sur les réseaux sociaux, de nombreux chrétiens jugent que ces propos constituent « une tentative d’intimidation ». Quant au rôle de l’Église, « ce n’est pas de venir applaudir les actions du gouvernement, mais d’agir en faveur des populations », écrit l’un d’eux sur Facebook. « Si elle trouve que le dialogue en cours n’offre pas l’occasion de défendre les pauvres, il n’y a pas de raisons qu’elle continue de participer. Elle ne cherche pas à plaire aux hommes. »
Les Églises dénoncent en effet un dialogue qui ne serait pas « sincère », « dans le contexte d’impunité actuelle entretenu par le pouvoir en place. Cette impunité, cause réelle de l’absence de paix, est bien trop grave pour que le dialogue qui doit refonder le Tchad nouveau soit sacrifié sur l’autel d’intérêts égoïstes », note encore un jésuite.
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