28 juin 2022 | Massimo Introvigne | Bitter Winter
Les protestations internationales ne semblent pas avoir d’effet. La persécution des Ahmadis au Pakistan se poursuit, à différents niveaux.
Les Ahmadis font partie d’un mouvement fondé au sein de l’Islam par Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908). Les musulmans conservateurs accusent Ahmad de s’être considéré comme un « prophète », alors que l’islam enseigne qu’aucun prophète ne peut apparaître après Mahomet. La formule ahmadie d’Ahmad, « à la fois prophète et disciple du Saint Prophète [Muhammad] », ne suffit pas à établir l’orthodoxie des Ahmadis aux yeux des clercs musulmans.
Il ne s’agit pas seulement d’un différend théologique, et la haine diffusée contre les Ahmadis tant par les radicaux musulmans que par le gouvernement pakistanais lui-même continue de tuer.
Le 17 mai, à 17 h 45, un ahmadi du nom d’Abdus Salam, fils de Munawar Ahmed, a quitté sa maison dans le village appelé L Plot, dans le district d’Okara, au Pendjab. Un jeune garçon, Ali Raza alias Mulazam Hussain, fils de Badhir Ahmer, l’a soudainement attaqué et l’a poignardé à mort.
Le jeune garçon est un étudiant de la madrassa locale. Il n’avait aucune querelle personnelle avec Abdus Salam, et la seule explication de ce crime est qu’il était motivé par une haine sectaire contre les Ahmadis. L’assassin a quitté le village et, au moment où nous écrivons ces lignes, il est toujours en fuite.
Abdus Salam laisse derrière lui une veuve, deux jeunes garçons de 6 et 4 ans, et une petite fille d’un an et demi. Il est la dernière victime d’une guerre cruelle et insensée.
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