31 janvier 2022 | Crux Now
Dans le cadre de la rivalité entre les États-Unis et la Chine, qui implique un mélange complexe de diplomatie, de guerres commerciales et de sanctions, la religion a fait l’objet d’une pression accrue après que le régime communiste a interdit la propagation en ligne de la religion par des ressortissants étrangers, prétendument pour que la religion soit davantage orientée vers la Chine.
Le 22 décembre, le gouvernement chinois a publié une nouvelle norme qui interdit à toutes les institutions et à tous les individus étrangers de diffuser du contenu religieux en ligne. La Chine a invoqué des intérêts de sécurité nationale pour promulguer cette nouvelle loi, la première du genre à surveiller les affaires religieuses en ligne, rapporte ucanews.com.
Les nouvelles règles, intitulées Mesures pour l’administration des services d’information religieuse sur Internet, ont été adoptées deux semaines après la participation du président chinois Xi Jinping à une conférence nationale sur le travail religieux. Dans le discours qu’il a prononcé à cette conférence le 4 décembre, Xi Jinping a insisté sur l’importance de donner une orientation chinoise aux religions et de les développer dans le contexte chinois.
Les États-Unis, les Nations unies et d’autres pays ont critiqué la répression exercée par la Chine à l’encontre d’un million de musulmans ouïghours, dans la province du Xinjiang, où la Chine détiendrait des Ouïghours dans des camps de détention.
Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, cherche depuis des années à se rendre au Xinjiang pour vérifier les poursuites engagées contre les musulmans ouïghours pour des motifs religieux, mais un porte-parole de l’ONU a déclaré que, jusqu’à présent, aucune visite de ce type n’avait été rendue possible par le gouvernement chinois.
La Chine nie les abus au Xinjiang et affirme que ses politiques et ses camps de détention sont destinés à la formation professionnelle et à la lutte contre l’extrémisme islamique.
Les États-Unis ont cité la détention arbitraire et la stérilisation forcée des Ouïghours par la Chine — un traitement que les États-Unis ont qualifié de génocide — lorsqu’ils ont annoncé le boycott diplomatique des Jeux olympiques d’hiver de Pékin en février. Le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada se sont joints à ce boycott diplomatique, qui permet néanmoins aux athlètes de participer.
Le 21 décembre, la Chine a interdit l’entrée sur son territoire à quatre membres de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale, à la suite des sanctions prises par les États-Unis contre les violations des droits de l’homme.
La commission américaine n’a cessé de critiquer la Chine, en particulier la politique du régime communiste en matière de liberté religieuse. Lorsque le boycott diplomatique des Jeux d’hiver de Pékin a été annoncé, Nury Turkel, un Uyghur-Américain éduqué aux États-Unis et vice-président de l’USCIRF, a réagi en déclarant que « … un régime génocidaire n’aurait pas dû se voir accorder le privilège d’accueillir les Jeux olympiques en premier lieu ».
Les « violations systématiques et flagrantes de la liberté de religion » commises par la Chine à l’encontre des musulmans ouïghours, des bouddhistes tibétains, des chrétiens et des pratiquants de Falun Gong « trahissent l’esprit olympique », a déclaré M. Turkel.
Les Nations unies ont cité la liberté de religion en Chine lorsqu’elles ont commenté un rapport d’avocats basés à Londres sur le génocide et les violations de la liberté de religion contre la minorité ouïghoure. Rupert Colville, porte-parole du bureau des droits de l’ONU, a déclaré que l’ONU n’avait pas encore vérifié le rapport, mais l’a qualifié de « profondément troublant » dans ses affirmations sur le traitement des musulmans ouïghours et d’autres minorités ethniques dans le Xinjiang, a rapporté ucanews.com.
Dans un message vidéo diffusé par le Réseau mondial de prière du pape le 3 janvier, le pape a présenté son intention de prière pour le mois de janvier, qu’il a dédié aux personnes souffrant de discrimination et de persécution religieuses.
Le pape François a prié pour que cessent les persécutions et les discriminations religieuses et pour que le monde « choisisse la voie de la fraternité », car « soit nous sommes frères et sœurs, soit nous sommes tous perdants ».
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